Le plus "bel ami"...

Publié le par tinkiett

 

On ne sait exactement si il est né à Fécamp, chez sa grand-mère, ou à coté de Dieppe... en tout cas, le normand est bien de la graine des marins (comme les morutiers qui faisaient dejà, probablement, la route vers Terre-Neuve depuis le XVIIème siècle...). Le bocage producteur de crème fraiche, de beurre de baratte, de livarot ou des petits cœurs de Tremblay-en-France, ce n'est pas cette Normandie sera la sienne, malgré les "Contes normands", mais bien celle des marins qui luttent contre les creux de 6 mètres du grand nord, ceux de Port en Bessin, de Dieppe, de Fécamp ou de Saint Valery en Caux (je rappelle que la grande dame de l'océanographie française du debut du 20ème siècle, Anita Conti, a écrit « Racleurs d'océans » à bord d'un des derniers survivants de la Grande Pêche française, un armement de Fécamp...)

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Guy est parti à la barre de son "Bel Ami", sloop de 10m et des poussières, à la rencontre des rivages méditerranéens. En bon normand. A la barre, et aux écoutes... mais à l'écoute, aussi, de son copain et marin, le père Galice... (là, je les mélange un peu, j'attends des critiques, cherchez l'erreur) à qui il remontait le moral à coups de rasades de rhum lorsque le vent montait dans la Baie des Anges...

 

Le voyage du "Bel Ami" fait l'objet de dessins, signés Edouard Riou, et d'écrits, signés bien évidemment de Maupassant lui-même... c'est "Sur l'eau". On peut chercher la beauté dans des œuvres traitant de l'humain dans ce qu'il a de plus vil, dur, morbide et criminel... dans la guerre et ses désastres (Goya est seul Dieu et Luis Buñuel est son prophète...), mais on se doit aussi de reconnaitre qu'elle est aussi là, au fil de l'eau, sous les falaises de Portofino, du coté de l'Ile d'Or, ou en sortant du Vieux Port sous vent de terre qui les poussait gentiment vers les Frioul...

 

Bel Ami, selon des sources diverses, est vendu par Laure de Maupassant en 1993, après la mort de Guy, à un amateur havrais, M. de Neuville. Plus tard, il part vers Sait Malo, et en 1899 la Lloyds le signifie comme "no longer a yacht". Un connaisseur le signale à St Nazaire, à la même époque, sous le statut (cohérent avec la qualification de la Lloyds) de bateau de pêche. Plus tard, dans le bassin de Saint Servan (que je connais bien, au  demeurant) un brocanteur l'aurait démantelé, pour le vendre en morceaux et babioles, à l'intention des jeunes décoratrices malouines...Le Bel Ami

 

Carré Voiles, édition luxueuse joliment illustrée, publiait, il y a quelques années, une sympathique réédition de la croisière de « Bel Ami », avec des photos se rapprochant des autochromes d'origine du journal de l'ami Guy... bien agréable manière de donner envie de mettre son doigt dans l'histoire.

 

maupassant-belami-vignette  le site de Voiles&Voiliers

Publié dans culture maritime

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